(taeky) le premier qui m'appelle comme ça, j'lui fais bouffer ses pieds. ouais parce que sa langue, c'est pas original.

mais qu'est-ce qu'il te prend ?




oh min, il pourra le résonner




oh min va t'en vouloir, tu sais ?


la première chose qu'on remarque, quand on arrive sur place, c'est le sang. c'est assez évident, franchement présent. des éclaboussures, des flaques, des gouttes. y'en a qui coule sur les murs, y'en a qui s'accumule par terre, y'en a qui sèche sur la peau blanchâtre d'un gosse debout, au milieu de la pièce. il sourit le gosse. il sourit. tu souris. t'es timbré mon pauvre gamin. franchement pas bien. et pourtant, tu souris. parce que pour une fois depuis ton retour d'amérique, t'as l'impression qu'un truc intéressant s'est passé. et ça, ça, ça vaut tout l'or du monde.

et t'es bien placé pour le savoir.

vous avez quelque chose à dire pour votre défense ?




sur ? vous n'avez rien à dire pour votre défense ?




tu te fous d'leur gueule. parce que t'as le pouvoir de le faire. parce que de toute façon, maintenant, t'as plus rien à perdre. t'as pas tout perdu, oh non. t'as même tout gagné. tu sens enfin ce que c'est, la vie. et pas a vie de château, celle où t'es enfermé dans une cage dorée. la vraie vie. celle où on sait qu'au moins, elle sert à quelque chose. tu rigoles. comme un dégénéré. et tu le vois, ton avocat merdique, te regarder avec ses yeux gros comme des ballons. il est probablement en train de te traiter d'imbécile dans sa tête. qu'il le fasse. ça fait deux mois que tu fais la même chose à son propos.

je vous avez dit de vous taire. de ne rien dire.




il a rien à t'dire ce tocard. pourquoi il te parle même ? il est pas de ta classe, t'es franchement supérieur à lui, avec son vieux costard troué qu'il se trimballe probablement depuis l'année dernière. Et ces chaussures là, c'est quoi ces pompes ? Non, mais c'est pas sérieux. Un avocat commis d'office, d'accord. Mais au moins, t'aurais mieux kiffé qu'ils te refilent un avocat commis d'office qu'avait un minimum de classe. Tu vas être envoyé sur l'île, et tu t'es assuré qu'il y serait envoyé avec toi. Et maintenant que tu la verras plus jamais, cette tête de con d'avocat à la dégaine de clochard, bah tu peux bien lui casser les poignets. Il en a pas besoin pour plaider d'la merde, si ?

taek yoon ?



pourquoi t'as fait ça ?




dis quelque chose.


tu t'casses. tu lui tournes le dos, et tu pars. mais tu t'arrêtes à cent mètres. et tu cours te cacher derrière un mur. tu l'observes. tu l'espionnes. tu le vois, lui et ses longs cheveux que t'aimais tant tirer quand t'étais gosse, s'en aller vers une fille. cette fille, avec sa tête bizarre que t'aimes pas. et tu le vois lui parler. et quelque part, il sait que tu sais qu'il sait que tu vas débarquer parce que tu les observes. et il sait que tu sais qu'il le fait exprès.
tu penses. qu'il le fait exprès. quelque part presque, t’espère, qu'il le fait exprès. autre part, t'as surtout peur qu'il le fasse pas. exprès.
il lui prend la main, lui caresse l'épaule. et bon, faut pas non plus s'foutre de ta gueule. tu sors de ta super cachette bien naze, et tu vas vers eux. tu le prends par la main, tu tires la langue à l'autre connasse, et tu te casses. avec lui. qui te suis. et il sait que tu sais qu'il sourit. l'enfoiré.