Jang Eun-Hee ▬ tel un enfant sauvage, je pleure en silence

18 ans i23 octobre, c'est ce que mon "père" m'a dit. Si ça se peut je suis plus jeune ou plus vieille. Mais franchement, qui s'en préoccupe vraiment? coréenne marié à mon ami imaginaire qui est que du vent ￦ deux ans mais ça pourrait être hier ou un siècle pour moi, c'est la même chose. J'ai mit le feu à mon lycée, avec les élèves de ma classe enfermés dans notre local. Je ne serai dire si c'était prémédité ou si on m'avait donné un ordre. En tout cas, un paquet d'allumette m'attendait bien sagement dans mon sac. Le reste n'était qu'un jeu d'enfant. Après tout, ils ne m'aimaient pas, eux si parfait et moi si... moi. On m'a retrouvé dans la cour, droite comme une statue, le paquet d'allumette à la main, regardant le bâtiment commencer à prendre feu. Pour information, ils sont tous en vie. ici si vous êtes innocents ou non (attention, c'est bien du délit dont vous êtes accusés, pas d'un autre) Comme un loup qui se fait passer pour une brebis, absolument pas. les sages

Obéir (verbe du deuxième groupe) - Se soumettre à une demande, une règle ou une obligation d’une personne ; exécuter un ordre donné. En principe, nous devons tous obéir à nos parents. Sauf que M. Jang n'était pas mon père mais mon maître. C'est le mot, maître. Comme les autres enfants chez lui, j'étais une esclave. Le ménage, la lessive, la cuisine mais aussi sexuelle. Surtout sexuelle.

Mort (nom commun) : Qui a cessé de vivre. Il fut le premier que je vis mort. Au faite, je l'ai senti mourir. Dans cette chambre que nous détestons tous, il était entrain de ... Mais ses gestes étaient plus calmes, moins violents. Lui, qui aimait m'insulter pour me rappeler que je n'étais qu'une poupée entre ses mains, ne disait rien. Je le vois encore m'étendre sur le ventre alors que je pleurai silencieusement quand je le sentis tomber sur moi. Nul ne sait dire combien de temps je suis restée ainsi dans cette pièce avec son corps encore chaud contre moi. Au bout d'un certain temps, j'ai bougé. Le corps est tombé à la renverse. J'ai crié, crié. Pas de la façon dont on criait quand ils nous faisaient mal. Même en ouvrant la porte de sa chambre, j'ai continué à crier, les alertant tous.

Moulin à parole (expression) :baratin, bavard, commère, jacasseur, pie bavarde Durant longtemps, je faisais la conversation pour tous. Même quand nous étions tristes, je parlais pour ne rien dire. Juste car j'avais besoin de m'exprimer. Bien entendu, il y avait des sujets que je n'abordais pas. J'étais une pipelette, rien ne pouvait m'arrêter de parler. Sauf bien entendu l'ordre de M. Jang ou ses coups. Sinon, je parlais, j'avais toujours quelques choses à dire aux autres. Pourtant un jour, ma voix ne s'est plus fait attendre. Sept ans que je ne parle plus.

Seule (adjectif) : à l'exclusion des autres. J'ai crié, hurlé, tapé. Ma main s'est tendue vers eux alors qu'on nous séparait. J'étais seule, sans plus personne pour prendre soin de moi. Seule sans quelqu'un pour me protéger. L'enfant joyeuse à l'aisée place à une adolescente solitaire. Au début, je ne parle juste pas, écoutait. Souriait encore. Mais petit à petit, à force de me faire exclure de tout je suis devenue

Sauvage (nom commun): personne qui fuit la compagnie des autres humains; farouche, solitaire. Les autres ne m’excluaient plus, je le faisais moi-même, les fuyants. Même mon ombre, je la fuis. Ma voix fut remplacée par des grognements comme un animal sauvage. Après tout, c'est ce que j'étais. Un animal élevé pour obéir qui est redevenu à l'état sauvage sans personne pour lui dire quoi faire.

Lui (pronom) : pronom personnel de la troisième personne Il m'a appelé par mon prénom alors qu'on ne se connaissait pas. Il a parlé au début, je le fuyais puis petit à petit, j'ai commencé à m'approcher de lui. Puis un jour, j'ai répondu. Il est le seul à réussir à m'arracher autre chose qu'un grognement. Il est le seul dont je n'ai pas peur. Après tout, qui mieux qu'un Jang peut comprendre un autre Jang.

Eux (pronom) : pronom personne de la troisième personne du pluriel Il fut un temps, on nous étions une famille, des frères et des sœurs adoptifs. Nous n'étions pas parfait mais ils étaient les personnes les plus importantes pour moi. Nous avions chacun un rêve, celui d'être libre et heureux après tout.