soon he will eat your hearts like cereals (+) kinam

y'avait dans sa manière de sourire comme une mécanique quantique. une mécanique à laquelle il comprenait pas grand-chose, mais qu'il voulait dompter envers et contre tout.

y'avait dans sa manière de se déplacer comme une danse timide dont il révélait ses surprises qu'à certains moments. une danse dont il pigeait pas le rythme, mais qu'il voulait essayer de reprendre pas par pas.

y'avait chez tae-hee rien de plus que chez un autre. c'était dans le détail, dans la limite, dans un autre angle qu'il le voyait, qu'il le percevait. sa bouche au goût de vice, de sucre explosé contre les dents. sa bouche parsemée d'un peu d'adrénaline, si bien qu'il réclamait, clamait haut et fort, demandait, prenait, voulait.
y'avait chez tae-hee comme une teinte niaise chaude, rouge et rose, parfois bleue et noir. comme un condensé sur une palette dont il mélangeait les couleurs. y'avait chez lui comme un interdit qu'il se permettait de garder contre son corps, contre son coeur, contre une flamme maudite. y'avait comme une fascination, quand son dos se
cambrait,
quand ses lèvres soupiraient,
quand sa respiration tombait contre sa nuque, son cou,
quand ses mains s'accrochaient à ses épaules, quand le silence s'accordait à leur propre symphonie. le petit matin qui se levait, les draps souillés, roulés, l'acte bafoué sur lequel il remettait sans cesse les maux. capturant son odeur, caressant ses cheveux.
divine idylle, gaspillée,
dégueulassée par ses propres agissements d'enfoiré.

y'avait dans ce corps mort un ordre qui revenait, une idée qui continuait. faire disparaître. y'avait dans ce corps mort un manque d'identité, un oubli de carte, un visage aux paupières closes bonnes à le rester. alors kinam, il le foutait dans une baignoire.
il, elle,
eux,
comptant parfois le résultat de son accord, de son embauche. nettoyeur pas vraiment gauche. il mettait son masque, se taisait, faisait couler l'acide dévorant leurs chairs, laissant un miasme rougeâtre et visqueux derrière. dévorant encore. quelques heures seulement avant de ressembler à la poussière d'antan.
corps fondus,
corps découpés,
toute trace, évaporée.
- alors ? que l'cousin disait souvent, le sourire dévoilant ses dents.
- fait. qu'il lui répondait pas franchement avenant, mais la fierté montant et lui déformant les traits en une satisfaction morbide. il se salissait qu'un peu kinam, permettant la juste continuité d'un trafic qu'était bon pour durer.
prenant, jetant,
détestant.
aimant seulement à moitié.

parce que l'amour, il l'avait dédié au tout premier qui le serrait dans ses bras en pleurant parfois, en se plaignant tout juste. en acceptant, l'échine courbée, les infidélités qu'il commettait,
comme une gommette qui se posait, comme une victoire qui se tendait le trophée entre les doigts. y'avait que tae-hee dans sa chienne de vie, comme un murmure qu'il perdait à toute allure.
puis y'a eu, la brûlure,
sa baraque rongée par les flammes,
la poussière rappelant quelques âmes.
y'a eu son arrestation. son coeur en mal d'appellation. disparition.

y'avait comme un craquèlement martelé de plusieurs regrets dans sa carcasse. y'avait pas comme un vide, juste un trou qui pissait à plus en finir. comme une ivresse éteinte, la bougie laissée dans le noire, déjà pourrie par la cire. tae-hee qui se marmonnait, tae-hee qui partait, loin d'lui,
loin d'eux,
loin d'tout.

besoin d'un quotidien à trouver, besoin d'une simplicité à dépraver. les putes à faire crier, les connards à dézinguer, le fric à amasser sans trop culpabiliser. produit de consommation raté, poupée barbie qu'il aurait mieux fallut jeter. il continuait, kinam. puis un jour, ça s'est stoppé net.
- coupable de dissimulations de preuves et de meurtres sur les personnes de (...) et il avait enchaîné le juge, comme une liste de course. d'abord les oeufs, puis le lait, les brocolis, la levure, les fraises puis la flotte pour finir - le plus lourd.
balancé, martyr qu'était pas cadenassé sur sa croix, laissé aux flics pour la couverture des autres. chopé alors qu'il fumait tranquille sur son balcon, les yeux un peu vitreux, détestant son horizon. ça a fait mal, au départ,
puis quand l'accusation a sonné,
kinam il a déballé un smile sans se défendre, sans aller contre. c'était comme ça, pas autrement. game over dans sa fin de partie mémorable, il en manquait quand même sur son tirage à la con des victimes étiolées, parties pour faire de l'engrais.
coubable de vivre,
coupable d'exister, ç'aurait été plus juste.
fin du procès.