si tu tombes, je serais là. signé : le sol.

putain mais ! tu peux ne pas te retourner ? t'es qui ? quelqu'un qu'aime apprécier les moments rares de calme sur cette île de dégénérés. hm. reste tant que tu veux. et c'est beau de loin, comme de près. parce que y'a ces deux hommes. dos à dos. reflets de porcelaine, reflets d'ambre. reflets d'or, reflets de nuit. et des chevelures qui s'emmêlent. leur regard plongé dans l'horizon identiquement différent. l'un deux regarde au nord, l'autre au sud. peut-être l'inverse.
le temps passe. une heure, probablement plus. le sommeil qui se propage. lentement.
ils sont deux, à s'endormir.
ils ont pas peur.
ils se sentent en sécurité.
les têtes tombent, cheveux de soleil, cheveux d'ébène. et un arrêt. sur l'épaule d'un étranger.

et si on y paye attention, ça ressemble à une œuvre d'art.il parait que si on lui dit qu'on est ami avec son fils, elle fait des passes gratuites. tu penses qu'il est aussi doué qu'elle au pieu ? je l'ai payé pour deux heures hier. hey legolas ! ta mère, c'est une bonne pute. hey legolas ! au moins, on peut t'appeler fils de pute toi. et ça rigole. connards. legolas ? hm. quoi ? c'est vrai ce qu'on raconte sur ta mère ? il avait pas l'air d'être méchant. pas l'air de vouloir se moquer. c'est juste que, j'ai 17 ans, et j'ai jamais enfin. et j'me disais. ta mère. casse-toi. parce que sa mère, elle prend des clients. et en soit, son boulot, c'est pas un problème. le problème, c'est que 25% de ses clients, à sa mère, c'est des jeunes de son bahut. ou des profs. qui lui filent des bonnes notes. bah du coup hein.
papa, maman, j'suis rentré. oh chéri, ça va ? ça c'est bien passé à l'école ? hmhm. y'a un ami à toi qu'est venu me voir tout à l'heure. j'ai rendez-vous avec lui ce week-end. il parait que ce sera sa première fois. je ferais attention à lui, t'en fais pas. et lily, il ferme les yeux. il voudrait pouvoir éteindre l'arrivée de son aussi. mais il peut pas.
alors il monte dans la salle de bain.
et il gerbe.elle te fait souffrir. ... les deux garçons regardent une fille rire, marcher avec des amies. et il sourit, il sourit, de cette douceur qui le caractérise. elle a un rire magnifique. frero. je sais putain. je sais. ok ? et elle le voit, lui sourit. il arrête de sourire, baisse les yeux. et son poumon s'contracte. scientifiquement, c'est l'poumon, le manque d'air, la difficulté à respirer.
et l'autre lève les yeux au ciel, s'énerve, se lève, se casse. et lui, il reste là, la main sur le torse.
il essaye de malaxer un cœur bien trop blessé, un cœur bien trop enfoui. bien trop renié.lâchez-moi. s'il vous plait, laissez moi passer. ils sont quatre autour de lui. et il est à peu de rendre son déjeuner sur leur belles chemises. alors legolas, il parait que tu t'fais appeler lily ? ça te va bien au teint. et que l'un lui caresse le visage, que l'autre lui caresse le jean sur la cuisse. arrêtez. bah quoi, lily ? t'aimes pas ça ? tu devrais penser à suivre les pas de ta mère, tu serais parfait pour le job, tu sais ? et legolas, il baisse les yeux, et les traits de son visage se contractent. c'est dégoûtant. ils continuent de balader leur mains sur son corps, comme s'il leur appartenait.
cassez-vous. legolas, il comprend pas, ou trop tard, ce qu'il se passe. il voit les têtes des enflures autour de lui se décomposer. et il lève les yeux. je m'appelle jesus. alors il fronce les sourcils, legolas. et les autres partent, pas en courant. avec cette promesse, on reviendra. et le nouveau les regarde, et j'serais là, qu'il dit.
seul. enfin. presque. c'est mon prénom. jesus. legolas hoche la tête, passe à côté, marche. et jesus marche derrière lui, sans trop approcher. et il lui parle de sa vie.
lorsqu'il sort de l'école, legolas sourit. jesus marche à ses côtés. et ils parlent.
il s'en fout de sa mère, jesus. c'est legolas qui l'intéresse.legolas, surnom lily, sage. qu'il dit. lily est entouré de ses bras. il a pas peur de lui, et pourtant, y'aurait de quoi. comment tu sais ? je sais, c'est tout. tu m'as observé. oui.
ouais. il pourrait, devrait, avoir peur, lily. mais c'est pas le cas. parce que ses bras sont confortables. parce que quand il sent sa présence, il sourit tout le temps, lily. parce que quand ils parlent, leur débats vont bien plus loin que il fera beau demain. parce que lily, grâce à lui, il a l'impression que sa vie sur l'île est pas juste une perte de temps.
t'as pas peur ? si. de moi ? non. pourquoi ? je sais pas. tu fais pas vraiment peur comme mec, tu sais ? enfin. t'es sympa. si ça se trouve j'suis sympa qu'avec toi. c'est le cas ? non. mais toi, c'est différent.
et lily rigole. pour lui, c'est évident. c'est sûr. le garçon avec qui il passe ses journées à discuter, sans jamais le voir, sans le connaître.
c'est un ange.je veux pas aller en prison chéri. lily, il regarde sa mère pleurer sur l'épaule réconfortante de son père. et il baisse les yeux. jesus vient d'se faire arrêter. et sans jesus, les choses repartiront comme avant. sauf qu'en plus d'être le fils d'une prostituée, il sera aussi le fils d'une meurtrière. les choses seront pires, bien pire. legolas. legolas. il sait lily. son père lui en a parlé. et même lily, il trouve pas que c'est une mauvaise idée. il veut pas revivre ça. la prison ? ça lui fait pas peur. et puis, il y sera avec jesus, en prison.
il veut pas se retrouver seul. non.
alors le lendemain, legolas marche, vers le commissariat de police. il entre, avec conviction. le meurtre de matt. c'était moi.j'y vais holly. et il lâche sa main. et c'est douloureux. merde, c'que ça fait mal, putain. je reviendrais. j'te le promets. promesse pour lui ouais. elle en a rien à battre elle. elle, lily, c'est juste un client. et il essaye, il essaye oui, de lui faire comprendre. mais rien y fait, non. non, rien putain. rien.
et il sort, et il s'balade. et il s'retrouve chez les magiciens, presque par automatisme. presque. tu cherches quelqu'un zelda ? et il s'retourne lily. et il sourit. putain raion. j'en ai tellement, mais tellement, marre.
raion, c'est le premier ami. le premier étranger à qui il a parlé. raion, c'est c'gars qui peut s'foutre de sa gueule pendant 48h nonstop, ça l'dérangera pas, lily. parce que c'est raion. et que raion, dés que lily tire le signal d'alarme, il rapplique. et il le sauve.
comme un super-héro.