INTRIGUE N°1

L'île est en ébullition. Hier, les quatre gangs se sont réunis. Un meurtre inter-gang, chose qui n'était pas arrivé depuis plusieurs mois, a eu lieu. Un sage a poussé un chimère à cause de pilules des magiciens depuis le bar des alchimistes. Cluedo me direz-vous ? Et bien un peu. Pourquoi ? Parce que personne n'arrive à vraiment comprendre comment ça s'est passé. Aucune déclaration n'est la même. A l'issue de la réunion, les chefs ont décidés d'instaurer une nouvelle loi : "Le meurtre est interdit". Alors que l'île était un terrain sauvage, les chefs des gangs ont décidés de mener leur système vers quelque chose d'un peu plus contrôlé. « Enfin » diront certains. « Pas drôle » diront d'autres. Le fait est que le meurtre est désormais interdit.

Une chose reste cependant indécise : que va-t-il advenir du tueur ? que va-t-il se passer pour ce sage ?
Les chefs ont décidés, pour la première fois depuis la création de l'île, d'ouvrir un vote. Tous les habitants, quelque soit le gang, inclus les sans-gangs ont étés appelés pour se réunir dans l'hôpital. Là, sur des bouts de papiers, ils choisiront. Quel châtiment devra-t-il recevoir ? La peine de mort ? La peine basique par la milice ? Ou alors devrait-il être innocenté, puisque lorsqu'il a tué, la loi n'était toujours pas en vigueur. Et puis, puisque les témoignages diffèrent, rien ne dit qu'il n'avait pas une réelle raison.


Pour prendre leur décision, les habitants de l'île ont pus lire les témoignages des différentes personnes présentes (ou non) sur la scène de crime.

« Je l'ai pas fait exprès. Enfin si. Mais il m'avait chouré mes pilules. Et voler, c'est interdit. Et de base, je voulais pas le tuer. Je voulais juste le pousser un peu, limite pour commencer une bagarre. Qui se bagarre pas sur cette île ? Sérieusement ! Qui ? Je voulais pas le tuer. J'ai jamais tué personne. Et c'est pas une idée qui m'attire plus que ça, loin de là. Je voulais pas qu'il meure. Je voulais juste qu'il me rendre mes pills. »



« Il faut qu'il crève ce type. J'étais pas là quand c'est arrivé, mais le truc là, qu'il lui a volé ses pilules ou quoi, c'est des bullshits. Je connais mon frère, il consommait pas. Il aurait jamais fait ça. Et sincèrement, s'il s'en sort avec une excuse comme ça. Je sais pas. C'est dégueulasse. En plus quoi, il s'en sortirait parce que soit-disant, c'est un sage donc il blesse pas les gens ? La blague ! Tuer est interdit maintenant, pas vrai ? Et accident ou pas, il a tué ce type. Il faut lui rendre la pareil. »



« Je... Euh... Je sais plus trop ce que j'ai vu pour tout dire. J'ai clairement vu le sage pousser le chimère. Clairement. Et bon. Il savait qu'il était pas à l'intérieur du bar je pense. Donc je suppose qu'il devait savoir que le vide était pas loin. Mais bon, je sais pas trop. Après bon... Il me semble bien que le chimère semblait tenir un truc que le sage voulait qu'il lui rende. Mais euh... Je sais pas trop. Enfin faut dire que bon, j'avais pas non plus tous mes esprits, si vous voyez c'que j'veux dire. »



« J'ai tout vu. Le sage, il a poussé le chimère dans le bar. Et avant de le pousser dans le bar, j'pourrais jurer l'avoir vu regarder derrière, comme pour vérifier justement qu'il était à côté du vide. Genre, comme s'il voulait qu'il tombe, v'voyez ? J'suis sur que c'est ce que j'ai vu. Après, j'sais pas si le type lui avait volé un truc ou pas, et franchement, je m'en foutais un peu. Moi j'attendais juste que ça devienne une baston pour pouvoir la transformer en baston générale et qu'ensuite les gens viennent nous voir, nous les magiciens, pour les médicaments, v'voyez ? En tout cas, j'suis sur de ce que j'ai vu. »



Hors-Rp, c'est très simple : Au dessus du sujet, vous pouvez voter pour les trois possibilités qu'on vous offre. Et à la suite de ce message, c'est l'intrigue en elle-même. Que ce soit l'arrivée de votre personnage à l'hôpital, le moment du vote, ou le moment où il repart. Il peut rencontrer des gens par hasard aussi (faites attention, si vous voulez utiliser l'intrigue pour un RP, faites, mais dans ce cas, faites continuer la conversation de vos personnages dans un autre RP à côté. Essayez de faire des RPs courts, que ça avance **
Sachez juste que le vote se passe comme ça : à l'entrée de l'hôpital, on leur donne un papier avec les trois choix et un stylo. Ils rayent les deux trucs qu'ils veulent pas (ou entourent celui qu'il veule). Puis, ils repartent, laissant le papier dans un grand carton.

Amusez-vous !

Bien sur, vous en avez entendu parler.
Bien avant même que les chefs vous annoncent un vote.
Bien sur ; Sang Kil vous en avez parlés dés qu'il l'a appris.
Et puis, de toute façon, ce soir là, vous étiez en train de vous rendre au bar lorsque les gens ont commencés d'y descendre complètement affolés.

Un mort.
C'est qu'un mort.
Combien de mort y'a eu dans cet endroit hein ? Combien ? Et puis quoi, alors parce que monsieur était un membre d'un gang, il faut une sentence ?
Parce que monsieur n'était pas de ceux qui refusaient d'abandonner leur liberté de penser, il devait être jugé ?
Ou est-ce que c'était bien pire que ça : parce que monsieur faisait parti de ceux qui étaient censés faire respecter la loi, et qu'il a été tué par ceux qui ne veulent que leur bonheur et le calme, il devrait être condamné.

T'es pas d'accord.
Oh, tu trouves qu’instaurer une nouvelle règle, l'interdiction du meurtre, c'est une bonne idée. Cette île était une île de barbares, et ça te plaisait pas.
Mais lui, il le savait pas.
Et quand il l'a tué, cette règle n'existait pas encore.

Il n'a aucune raison d'être jugé coupable.

Sang Kil a préféré ne pas venir avec vous, et plutôt avec les autres maîtres jedis de son gang.
Tu le comprends.
Mais Bool Am et Nam Woo sont avec toi, eux.
Et lorsque vous entrez dans l'hôpital, vous prenez même pas le temps de lire ou entendre les témoignages. Vous écoutez pas les discussions.

Mais évidemment, vous souriez.
Vous vous bagarrez gentiment.
Parce que cette situation est ridicule.
Parce qu'aujourd'hui, ils sont en train d'instaurer, avec ce vote, cette société qu'ils ont fuis.
Ou qui les a fuit.

Aujourd'hui, ils condamnent un jeune gosse, qui n'est qu'un gamin, à une peine possiblement de mort. Alors que la personne tuée en premier abord a probablement déjà tué des dizaines d'autres personnes sur l'île.
Tu te sépares des deux autres le temps de glisser ton papier réponse dans l'endroit qui convient, et tu t'assois sur une des chaises posées là.
Quelqu'un est à côté de toi, tu le sens.

Sans le regarder, dans l'air, tu commences à faire ce que tu fais le mieux. Le con.

« Deux anges font la causette : - Quel temps fera-t-il demain ? - Nuageux. -Tant mieux on pourra s'asseoir ! »
Puis tu tournes la tête vers la personne à côté de toi, un grand sourire aux lèvres. Dans ces moments là, aussi ridicules, faut savoir rire.

Ça n'a aucun sens. Je le sais. Ce vote est stupide, s'alarmer pour si peu est stupide. Interdiction de voler autrui, interdiction de violer quelqu'un, interdiction d'utiliser le trafic d'un autre gang, interdiction de se battre dans l'hôpital et maintenant, interdiction de tuer quelqu'un. Stupide. Complètement stupide. Ces règles, je les connaissais déjà. Bien sur que je les appliquais. Voler un pair? S'il est mort, ça ne comptait pas. Je le savais et depuis mon arrivé sur l'île, je ne m'étais pas gêné pour contourner cette règle. Ici, je me sentais comme libéré de l'autre monde. Celui où il fallait se conformer. Celui où on me disait malade. Autisme d'Asperger disait mon médecin psychiatre. Une blague. Ici, la seule chose qui nous range dans une case est notre gang. On a le choix, en faire partie ou non, cela ne regarde que nous, on le choisit. Les magiciens me convenaient. J'avais effectué leur rituel de passage, celui de tuer. Mais alors, maintenant que c'était interdit, qu'allions-nous faire? Cette loi est stupide. On nous crache dessus. Je n'aime pas ça, je ne cautionne pas ça. Pourtant je dois m'y conformer, m'oublier. Plus que deux ans de toute façon. Je sais ce qu'il m'attend après, j'y suis préparé. Cela fera bientôt six ans que je suis ici, que je jouis de ma liberté mais maintenant, ils essayent de m'enfermer à nouveau. Soit.

Les témoignages? Je m'en fiche. Je ne les écoute que d'une oreille. Non, je préfère penser. Il faut que je les rendre fou, que je me venge de cet emprisonnement. Je saisi le bulletin de vote. Je demande la mort. Le sang appel le sang. Qu'ils clôturent cette loi avec ce dernier meurtre, que cela finisse en beauté. Que ce soit un sage, un alchimiste, une muse ou un magicien, je m'en fous. Je ne cherche pas la vengeance mais à marquer les esprits. Ils veulent qu'on s'en souvienne? Soit, ainsi on s'en souviendra et les plus peureux vivront en paix.

Je m'assoie, j'attend le verdict, je cogite. Maintenant je la jouerai fine. Il y a des maladies qui ont rendu des gens fous. Il faut que je fasse des recherches, que je crée une pilule qui puisse les détruire. Ce ne sera pas un meurtre, ce sera leur responsabilité, mort par overdose, ça me rendra juste service. Il faut que je le vois comme ça. J'avais trouvé le moyen que contourner la loi jusqu'à maintenant et cette nouvelle pilule pourrait m'aider à éliminer ceux qui méritaient la mort d'après moi. Ce mec? S'il ne meurt pas, ce n'est pas grave, je ne m'en chargerai pas, je serai juste déçu, très déçu.

Penché, les coudes appuyés sur mes genoux, les mains cachant mon visage, je m'enfouis dans mes pensées. "Deux anges font la causette : - quel temps fera-t-il demain ? - nuageux. -tant mieux on pourra s'asseoir " Je tourne la tête, sortant de mes pensées, un garçon est à côté de moi. Qu'est-ce qu'il raconte? J'arque un sourcil. "Tu penses que des anges nous observent?" Il doit y croire s'il dit cela, non? Ces mots me semblent naïfs. On me l'a toujours dit que je l'étais, mon médecin mettait cela sur ma maladie. "Tout prendre au pied de la lettre." Avait-il dit. Mais de quelle lettre parlait-il? Le pied de la lettre? Cela n'a pas de sens. Je n'avais jamais compris ces mots et encore maintenant, ils restaient pour moi un mystère.

    Les règles. Les règles n’ont jamais été là que pour être bafouées, que pour être ignorées. Et elles étaient presque inexistantes ici, avant, peu nombreuses. La loi du plus fort. C’est comme ça qu’ils vivent ; comme des putains d’animaux sauvages. C’est ça qu’a fait sourire les plus tarés d’entre eux ; se sentir libéré, hors d’atteinte de la justice du monde dont ils ont fait partie, pendant un temps, un temps qu’ils ont presque tous oublié. Et aujourd’hui ils veulent régler un meurtre par le meurtre en lui-même. Nova tique. C’est adopter le même système que leur société d’avant. Et c’est être con, quelque part, parce qu’elle est pas sûre qu’les sages sauront rester tranquilles si on décide de passer un de leurs philosophes à la trappe. Elle aurait pu le haïr, ce sage, pour avoir tué un de ses camarades. Elle aurait pu si elle avait été plus patriotique, si elle avait été construite, au tout début, sur un modèle de chaleur et de familiarité. Mais Nova n’est pas comme ça, alors Nova ne va pas pleurer la disparition de l’un des leurs, et Nova ne va pas s’en prendre à un autre gang parce que Nova s’en fout, de tout ça, Nova vit juste sa vie sans entrave.
     
    Elle lit les témoignages sans trop voir les lignes. De toute façon, à ses yeux, ce n’est qu’un ramassis de connerie. Forcément que l’accusé va se défendre, forcément que la sœur du défunt va s’exciter, crier à l’injustice, en clamant haut et fort que son frère aurait jamais été capable de chercher la merde. Et forcément que l’un, plus neutre, était défoncé, et forcément que le dernier, magicien, a oublié sa santé mentale dans la barque pourrie qui l’a amené ici. Alors ce qu’ils disent, tous, Nova elle le prend comme un énorme mensonge ; c’est ce qu’on sait faire de mieux, ici, mentir.

        Elle regarde un peu autour d’elle, un peu paumée, là, au milieu d’une foule un peu trop immense, au milieu de trop de gens, et elle cherche ces visages familiers, son petit bout de papier déjà chiffonné dans sa main. Et elle cherche ce visage, le seul auquel elle puisse encore sourire sans se forcer, mais elle baisse le regard vainement. Le bouchon du stylo lui échappe des mains, et Nova entoure d’abord le tout simple la sentence de base de la millice avant de le ramasser sans conviction. Son papier trouve chemin jusque dans le grand carton, là où sont tous les autres, et elle évite soigneusement de toucher quiconque se trouvant près d’elle, et disparaît un peu plus loin, le dos appuyé contre le mur, en attente du résultat, qu'elle sache si elle pourra rire ou non, ignorant les paroles insensées de deux personnes assises à quelques mètres d’elle. Ou presque. Parce qu’elle les trouve tout de même dénués de sens, leurs mots, et les écoute sans trop comprendre, le regard dans l'vague.