退廃 (riley)

tenue & cheveux  ☽ Toi qui oses te dresser devant le monde, admire cet étendu maculée et parsemée d'un orange amer et d'un rose aux touches si fines.
Mais ce spectacle, tu le connais déjà trop bien. N'est-ce pas ? Ça fait trois ans qu't'es là à pourrir alors que tu t'dis qu't'aurais pu faire de grande chose, là-bas. Et tu continue d'le haïr, ce bâtard qui oses porter le même nom qu'toi.
Mais en attendant, tu te dresses sur le toit de cet immeuble abandonné (comme tant d'autre) et tu sais qu'tu vas pas tarder à descendre, faire ta petite ronde habituelle. Tu iras sourire à t'es camarades,
sourire faux et bancale, sauf pour quelques âmes chanceuses.
tu iras vagabonder plus loin, en espérant trouver une distraction dans cet endroit aux milles facettes.
alors qu'est-ce que tu fou encore là à regarder cette étendue d'eau, vaguant à l'infini sous prétexte qu'elle, elle a cette liberté,
que l'on t'a enlevé.
tu la jalouses un peu, cette conne.
et ça t'fais sourire.
au final t'as plus envie d'bouger, t'as juste envie d'te reposer encore un peu. et puis, il est tôt. ça fait trois ans qu'tu t'lève aux aurores. pourquoi ?
putain, si t'avais réponse à tout, se serait tellement mieux.  

Le gamin attrapa dans la poche de sa veste une cigarette, tout ce qu'il y avait de plus banale. Parce que le reste, les choses plus dures et les choses plus difficiles à affronter, il y ferait face avec un peu d'aide.

T'allumes ta salope de femme, juste pour une dizaine de minutes, histoire de la garder un peu contre t'es lèvres. et tu regardes la fumée montée au dessus de ta chevelure brune. tu fermes les yeux et tu laisses t'es jambes pendre dans le vide. tu laisses aussi, ton corps basculer en arrière, les bras étendus.
et putain, la liberté, c'est ça.

Une présence. T'aimes pas ça, surtout à l'improviste et être dérangé alors que tu es bien avec toi-même. tu ouvres un œil et tu vois au final une petite bouille qui ne t'es pas inconnue... ah. putain. qu'est-ce que tu veux?

tenue  ☽ Tu savais qu’il sera là. Tu l’avais vu au loin, en sortant de chez toi. Perché sur ce bâtiment abandonné. Ses jambes balancent dans le vide ; il pourrait donner le vertige à plus d’un. En temps normal, tu n’es pas du genre lève-tôt. Tu te réveilles lorsque le soleil est à son point culminant. Mais lorsque tu t’es endormi hier, il faisait encore jour. Le sachant sur ce toit, tu t’empressas de le rejoindre. Le concerné n’a pas l’air de trop s’en rendre compte, mais il est très important pour toi. Il a le même effet qu’une bouffée d’air frais pour toi. Il devient ton oxygène. Même s’il te repousse sans cesse, tu continues de rapprocher de lui. Il t’apprécie, tu le sais. Enfin, tu le penses.

Tu ne réponds pas à la question de ton ami, tu te contentes de le regarder. Tu restes silencieux ; tu n’es pas quelqu’un de bavard. Tu t’installes à ses côtés, assis, tes jambes repliées contre ton torse. Tu ne fais guère attention à la fumée de cigarette à côté de toi, l’odeur du tabac ne t’a jamais dérangée. Ton regard finis par se perdre dans la vue que tu as depuis ce toit. Une vue qui donne sur l’eau si pure, si libre. Mais ton attention se porte à nouveau sur Jun, couché sur les tuiles restantes du bâtiment.

Il a l’air tellement inoffensif lorsqu’il est comme ça. Enfin, pour toi il n’a jamais été dangereux. Certes, il est parfois violent, mais c’est dans sa façon d’être. Tu te couches à ses côtés, te préparant à te faire repousser encore une fois. Tu le sais, mais tu le fais quand-même. Car même si c’est quelques instants, tu aimes être près de lui. « Je peux rester près de toi ? S’il te plaît. »

Près de lui, tu te sens bien. Tu te sens en sécurité, protégé. Malgré que ce ne soit pas l’effet donné auprès des autres prisonniers de l’île. Ils te prennent un peu pour un fou, mais toi tu te sens totalement sain en sa présence.

tenue & cheveux  ☽ il t'réponds pas. et ça, ça t'énerve. mais tu ne dis rien, parce qu'au fond tu l'sais : qu'il est pas bavard. lui, ou ce qu'ils considèrent tous comme "un autre" lui. toi tu t'en tapes. il n a jamais représenté une menace pour ta vie, parce qu'au final c'est toi le taré.
lui il ne tue pas,
il ne prend pas plaisir à le faire.
il ne prend pas plaisir, à voir les autres souffrir sous prétexte que c'est une vengeance personnelle.
tu n'es ni dieu, ni l'un de ses représentants pour prétendre pouvoir ôter la vie. tu es juste un gamin qui cherche sa putain d'rédemption.
et elle est où ? tu comptes la trouver pendante au nez du gamin qu'il est ? perdu entre ses pensées trop pensantes ? tu n'es rien de bon pour lui. tu ne l'aimes pas non plus. pourquoi est-ce que tu le laisses t'approcher, encore ?
au final tu ne sais pas ce que tu veux, ni ce que tu as envie de vivre.

et tu le vois s'installer à ses côtés. ça t'énerve un peu plus encore. t'as pas envie qu'il soit là. mais t'as pas envie d'lui dire de dégager non plus. t'as pas envie d'voir sa tête de merlan fris, t'as pas envie d'le sentir te coller. mais pourtant t'attends qu'ça.
t'es pathétiques.
Je peux rester près de toi ? S’il te plaît.
et tu comprends toujours pas non plus, pourquoi est-ce qu'il s'accroche à toi de la sorte. tu n'as rien fait, pourtant. au contraire. tu es détestable. il l'a bien vu. il le subit tous les jours. pourquoi revenir ?
il te pose cette question alors qu'il c'est déjà allongé prêt d'toi ... et tu ne sais pas comment réagir. tu ne sais pas, si tu dois accepter ce contact, le rendre plus vivant ou au contraire le refuser.
tu m'casses les couilles.
parce qu'il n y a que dans la violence et dans la vulgarité que tu arrives à t'exprimer dans ce genre de moment.
t'es un handicapé avec t'es sentiments. mais ça, tu l'sais. c'est pas ta faute. tu sais juste pas comment faire et t'as pas envie d'apprendre non plus, au fond : vue dans le monde dans lequel tu es. mais tu comprends pas. tu comprends pas pourquoi, quand il est là... tu t'sens aussi bizarre que bien. sa présence te dérange pas plus que ça en réalité. c'est juste pour l'image. pas vrai ?
et qu'est-ce que tu fou debout à c't'heure-ci ?

c'est plus fort que toi. quand tu l'as, là. prêt d'toi. parce que sa tête est juste au dessous de ton bras droit, étendu. et t'as l'impression qu'tu peux le protéger de tout, contre tout et n'importe quoi. qu'tu pourrais même déplacer des montagnes pour lui. mais t'es stupides. mais t'y peux rien. alors par réflexe - parce que t'as trop l'habitude qu'il vienne contre toi, tu ramènes ton bras afin de le faire venir à sa place : contre ton torse.
parce que t'en à marre de d'battre, parfois,
avec toi-même.
t'en a marre aussi, de réfléchir sur son compte. t'y penseras plus tard.
pas longtemps.

tenue  ☽ tu m'casses les couilles. Combien de fois ne te l'a-t'il pas dis ? Une bonne centaine de fois au moins, si pas plus. C'est pour cette raison que tu n'y fais plus attention. Tu le sais, que tu l'énerve parfois. Mais tu n'arrive pas à le lâcher ; c'est plus fort que toi, tu reviendras toujours à la charge. « j'ai dormi tôt hier soir, alors je me suis lever tôt. C'est mal ? » tu relèves ton regard vers lui. Son expression semblait irritée, comme à chaque fois qu'il est avec toi. Mais tu as l'habitude, et c'est comme ça que tu aimes son visage.

Son bras te pousse. Tu t'attendais à ce qu'il te repousse, t'éloigne de lui. Mais non, ce fut le contraire. Tes yeux s'écarquillent doucement suite à ce geste. Ta tête se retrouve contre son torse. Il t'autorise a rester auprès de lui. Ne sachant pas quand l'événement se reproduira, du décide d'en profiter un maximum. L'un de tes bras vient se placer autour de sa taille afin de créer un semblant d'étreinte. Ton visage contre son torse, tes yeux clos. Tu profites. Tu apprécies le moment.

Ces moments auprès de lui t'appaisent. Dans ses bras, tu te sens bien. Et malgré le fait qu'il soit violent envers toi ne te pose pas de soucis, une part de toi voudrait plus de tendresse de la part de Jun. Oui, tu voudrais plus souvent te retrouver dans ses bras. Tu voudrais qu'il passe de temps en temps sa main dans tes cheveux, qu'il te serre contre lui. Tu espère que cela arrivera un jour. Mais tu ne souhaites pas qu'il cesse d'être violent ; ce ne serait plus Jun sinon.

Tes doigts s'accroche à sa veste. Tu sais que la fin de cet instant arrive bientôt. Tu n'as pas envie de le lâcher, tu préfères rester près de lui. Encore longtemps. Pour toujours. Pourquoi tu tiens tant à ce garçon ? Tu n'en sais rien. Tu recherches son affection, comme tu aurais pu en rechercher a n'importe qui. Et le sort est tombé sur lui ; et maintenant que tu te le dis, heureusement. Tu n'imagines pas cette relation avec quelqu'un d'autre que lui. Ton front est encore collé contre son torse. « Est-ce que je te dérange tant que ça ? »

Beaucoup de magicien te comparent a un petit chien, à suivre Jun de la sorte. Toi, Dorothée, bras droit des magiciens. Cela nuit un peu à ta réputation, mais tu n'en a que faire, des avis des autres. Tu aimes beaucoup Jun, alors tu veux juste passer du tout temps avec lui. Même s'il doit te repousser. Même il doit te frapper. Même s'il doit t'insulter. Tu t'en fiches, tant que t'es près de lui.

tenue & cheveux  ☽ j'ai dormi tôt hier soir, alors je me suis lever tôt. C'est mal ? t'as l'impression qu'c'est encore qu'un gamin. un enfant dans un corps trop grand. et ça t'fait sourire. comme un con et ça t'énerve. parce que tu peux pas t'empêcher d'le protéger, tu peux pas t'empêcher, de le laisser revenir à toi, à chaque fois. pourtant, t'es qu'un connard avec lui. t'as jamais (ou presque) de geste doux à son égard. tu l'respectes presque pas. tu lui est infidèles quand ça t'chante... mais ce terme, il est là qu'pour ceux qui s'ont engagés.
et pourtant, tu sais pas pourquoi, mais quand il est prêt d'toi, t'as l'impression de lui devoir : cette loyauté personnelle.
et ça t'saoule.
tu t'couches et tu t'lèves quand tu veux.
un mauvais caractère. ça oui. personne ne pouvait le nier. t'es à la limite de l'insupportable. mais ça, quand on te côtoie on le sait dés l'instant où t'ouvres ta gueule. au final, c'est quand on a l'espoir et qu'on reste un peu plus longtemps avec toi qu'on s'rend compte que t'es pas si chiant qu'ça.
parce qu'autrement, pourquoi est-ce que tu l'aurais pris dans t'es bas ? t'en as envie. le nie pas. parce qu'il t'fait craquer avec ses airs mielleux.  est-ce que je te dérange tant que ça ?
lui dire que oui serait mensonge. lui dire que non, en serait un également.
tu sais tellement pas.
t'es tellement paumé.
et t'as pas envie d'réfléchir. t'as pas envie d'le blesser non plus, qu'il parte sous t'es mots trop durs. mais s'ils ne le sont pas, il trouvera une faille pour t'approcher encore un peu plus à chaque fois. et ça, tu veux pas.
ouais. mais à force on s'y fait.
un non dissimulé qu'tu gardes pour toi. parce qu'au final, alors que tu dis t'es saloperies, ta main c'est déjà posée sur sa tête, t'es doigts qui s'mêlent à sa chevelure.
et t'en a marre.
personne t'emmerde en c'moment?
c'était plus fort que toi, hein ? vouloir le protéger. le couver. le savoir "bien" et en "sécurité". parce que t'es un vrai chien d'garde.
tu préfères avoir du sang sur les mains,
que de voir les siennes abîmées.
et puis, tu laisses ta conscience de côté. pour une fois, soit libre et ferme ta gueule.
tu te redresses et le petit homme se retrouve allongé à côté, parce que forcément il était sur toi. mais tu t'en vas pas.
non.
t'es appuyé sur ton coude droit, à moitié allongé pour ta part et tu t'penches au dessus d'lui. tu viens prendre ses lèvres.
parce que t'en as envie.
ouais. t'en as envie.
ça t'arrive pas souvent. mais t'assume quand ça s'passe. du moins sur le moment. parce qu'après tu culpabilises. comme un enfoiré.