(jang riley) nevermind.

Des larmes perlent aux coins de tes yeux. Encore cette intrusion dans ton intimité. Tu n’aimais guère cela, mais il n’en n’a que faire. Ce visage disgracieux au-dessus de ta tête, tu n’avais pas la force de le regarder, il était trop laid. Tout comme son âme, il ne mérite pas de vivre. Tu es âgé de sept ans, cela fait quelque mois que tu subis cette intrusion par cet homme. Parfois par d’autre ; Mr Jang aimait bien montrer à quel point ses jouets avaient de la valeur. Tu es l’un de ses favoris ; tu es docile, tu ne bronche pas. Tu restes couché, tu ne fais rien. Cette lueur qui pétille dans les yeux d’un enfant, elle a déjà disparue des tiens. Ton enfance a clairement été violée. Qu’avais-tu fais pour avoir vécu cela ? Tu n’en avais rien demandé. Ce n’est pas toi qui as demandé à ta mère de t’abandonner dans les griffes de cet homme monstrueux. Chaque soir, tu priais dieu. Tu le suppliais de te rendre, ou plutôt de t’offrir la liberté. La liberté dont tu rêvais tant. Bien ne sachant pas trop quoi faire si tu venais à sortir de cette prison. Hélas, cela restera qu’un rêve, un espoir. Du haut de tes sept ans, tu savais que tu allais crever sous son toit.

Tes prières se firent entendre. Un beau matin, le tirant fut retrouvé mort, empoisonné d’après la police. Tu n’y croyais pas ; tu pensais rêver. Ton visage était impassible, aucune émotion ne pouvait se lire. Choc ? Joie ? Dégoût ? Colère ? Tout cela en même temps. Choqué car tu ne pensais pas voir un jour la lumière de la liberté. Joyeux car cela signifie que tu es enfin libre, ce que tu attendais depuis onze années aujourd’hui. Dégoûté car tu n’es pas à l’origine de ce décès, or tu y réfléchissais ces derniers temps. En colère car la police t’as enlevé un être cher, qui était accusé d’avoir mis fin aux jours du vieil homme.

Des sanglots puissants se font entendre dans une ruelle ; c’est toi qui en es à l’origine. Il fait nuit, seule la lune éclairait cette sombre rue. Le morceau de vitre dans ta main droite atterrit dans le ventre de l’homme entre la vie et la mort, qui se trouvait face à toi. Poussé par ses voix dans ta tête, tu tuas un pauvre innocent, qui n’avait rien demandé. Mauvais endroit, mauvais moment. Et alors ? Toi non plus tu n’as pas demandé à vivre ce que tu as vécu. En entendant les cris de douleurs de la victime, l’une des habitantes du quartier à fait par de tes actes à la police. Menottes froides autour des poignets, tu restas tranquille sur la banquette arrière du véhicule policier. N’ayant jamais eu de suivi médical, tu n’avais aucune preuve de ta schizophrénie. Tu purgeras ta peine sur cette fameuse île. Tu allais enfin le retrouver.